La perte inestimable de celui qui n’investit pas le moindre effort

Rav Loria

13 août, 2017

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La perte inestimable de celui qui n’investit pas le moindre effort

Bien qu’un effort minime, constant et répété, puisse suffire pour atteindre des sommets vertigineux dans le service Divin, malgré tout, sans ce moindre effort l’individu n’aboutira nulle part. Un homme qui n’investit pas d’efforts pourra stagner toute sa vie sans jamais sortir de ses tendances négatives.

Le Maguid de Douvna explique cette notion par une parabole[1] :

L’un des foyers les plus riches et les plus généreux de la communauté Juive de Varsovie ouvrait ses portes tous les soirs aux plus démunis, pour leur offrir un repas fastueux. David, qui n’avait pas goûté un véritable repas depuis plusieurs semaines, entra dans la somptueuse demeure et admira le riche mobilier en attendant que le repas soit servi. Soudain, le maître de maison se leva, sortit de sa poche une petite cloche de cuivre et la fit tinter. On vit immédiatement apparaître des serviteurs portant des plateaux chargés de nourriture. Ils servirent tous les convives et retournèrent à la cuisine.

A la fin du premier plat, l’hôte sonna de nouveau. Les serviteurs réapparurent, débarrassèrent la table, et revinrent quelques instants plus tard avec le deuxième plat. Cette scène se reproduisit un certain nombre de fois : l’hôte sonnait, et les serviteurs apportaient le plat suivant.

David avait à peine fini de savourer le dernier morceau  du délicieux dessert, que son hôte surprit tous les invités en leur informant que chacun pouvait emporter avec lui un cadeau.
-  « Vous pouvez choisir un objet qui vous plait, une cuiller en argent, un verre de cristal ou tout autre objet que vous désirez », annonça-t-il.

David n’eut pas une seconde d’hésitation. « Si seulement j’avais une cloche comme celle-ci, je ne manquerais plus de nourriture », se dit-il. Lorsqu’il exprima son désir, l’hôte eut peine à en croire ses oreilles. « Vous êtes sûr ? Il y a des choses beaucoup plus précieuses dans cette maison. Prenez plutôt un broc en cristal ou un bougeoir en argent, car la cloche a une valeur moindre ! »

Mais David tint bon. Lorsqu’il réitéra sa demande, sa requête lui fut accordée. En remerciant l’hôte de sa générosité, David mit la cloche dans sa poche, et prit le chemin du retour. Il ne cessait de se féliciter de la sagesse de son choix : « Nous n’aurons plus jamais à nous en faire pour les prochains repas ! » se dit-il.

Son épouse l’attendait impatiemment. Elle était à court de vivres et de nombreux créanciers l’importunaient quotidiennement. Elle espérait ardemment que son mari revienne de son déplacement avec de l’argent et des marchandises. Soudain, elle l’aperçut de loin et reprit courage devant la satisfaction évidente qui rayonnait sur son visage.

-  « David, qu’as-tu rapporté ? » demanda-t-elle impatiemment après les premières effusions des retrouvailles.

Ne t’en fais pas, ma chère épouse. Cette fois-ci, la chance m’a souri. Nous n’aurons plus de souci à nous faire. Mais je t’expliquerai tout après le dîner.
-   Quel dîner? Il y a des semaines que toutes les provisions sont épuisées. Et tu ne m’avais pas laissé d’argent. D’où veux-tu que je te prépare un repas ?» protesta-t-elle, courroucée.

Avec satisfaction, il fit signe à sa femme de venir s’asseoir à table auprès de lui. D’un air digne et sérieux, il se leva, tira de sa poche la cloche de cuivre, et la fit sonner doucement.
Elle n’y comprenait rien. Pourquoi son mari faisait-il tinter cette cloche, puis se tournait-il vers la cuisine comme s’il attendait quelque chose ? « Qu’est-ce que signifie cette comédie ? » s’écria-t-elle avec amertume.

David, abattu, baissa la tête avec déception. « Je ne comprends pas, ne cessait-il de murmurer, elle marchait si bien dans la maison du riche… »

Il nous arrive à tous de faire l’erreur de David en imaginant que nous pouvons obtenir tout ce que nous désirons sans avoir besoin de travailler ou de fournir des efforts constants.


[1] Le secret de la féminité juive, de Rabbanit Tehila Abramov, page 17.

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