Le salaire de celui qui se préserve de l’impureté

Rav Loria

27 avril, 2017

Isolement/I'houd, Sainteté

Le salaire de celui qui se préserve de l’impureté

Le Zohar Hakadoch[1] énonce que le mérite de celui qui se préserve de ce péché dépasse toutes les vertus. Il sera couronné d’une âme suprême, la Providence reposera sur sa tête, et la Sainte Présence divine le suivra en permanence, conformément au verset de la Torah : « Et Mon alliance sera gravée sur votre chair. »[2].

Le roi Salomon s’exprime en ces termes : ?????? ????? ??????? ??? ?????????? ???????? ??????????? « Mon fils, donne moi ton cœur ainsi que tes yeux, et garde Mes préceptes »[3]. Le Yalkout Chimoni explique que Dieu dit à l’homme : « Si tu me donnes ton cœur et tes yeux (en les préservant de toute impureté), Je saurai que tu es à Moi »[4]. Le Raavad explique que la priorité du travail spirituel de l’être humain doit se situer au niveau de ses yeux. Car si son regard est préservé, son cœur également sera purifié. Et lorsque les yeux et le cœur de l’homme sont sanctifiés, l’individu est parfaitement pur et appartient intégralement à l’Eternel car il est totalement écarté de l’impureté de ce bas monde[5].

Le roi Salomon écrit dans l’Ecclésiaste : ???? ?????? ?????? ???????? ??? ?????????? ????? ????? ?????????? ??????? ???? ??? ???? ??????? « En fin de compte, après une réflexion profonde : Crains Dieu et garde Ses préceptes car tel est le but ultime de l’homme.»[6]. Le Talmud ajoute que le monde entier n’a été créé que pour l’homme qui craint Dieu. Toute la Création se doit de lui obéir et de réaliser tous ses souhaits[7]. Cet homme représente donc le but de la Création. Or, seul un individu qui est préservé de toute faute dans le domaine de la sainteté peut vraiment prétendre craindre Dieu[8].

En se préservant de toute souillure, l’homme se voit couronné de crainte Divine. Le monde entier mérite d’être créé pour un tel individu, conformément au verset : ?? ?? ????? ???? ?????, ????? ???? ???? ?? ???? « Si le mérite de Mon Alliance n’existait pas, Je n’aurais pas créé les lois des cieux et de la terre. »[9]. Or, la condition pour préserver son alliance, est de se remplir de crainte Divine.  C’est pourquoi Yossef qui a su garder son alliance a pu déclarer ouvertement : « Car je crains L’Eternel. »[10].

Le Talmud[11] enseigne : quiconque s’éloigne du péché qui se présente à lui et ne se laisse pas séduire par la tentation, aura le mérite d’offrir un holocauste comme un Cohen Gadol. Le verset témoigne ainsi lors du don de la Torah au Mont Sinaï : « Il envoya les jeunes enfants d’Israël [qui n’ont pas fauté] et ils offrirent les sacrifices »[12].

Aussi, le Talmud pose la question au nom de Rav : Quelle est la signification du verset « Nos enfants sont semblables à des semences plantées dans leur jeunesse »[13] ? Ce verset désigne les jeunes hommes d’Israël qui n’ont pas goûté à la faute ; ils mériteraient que le Temple se construise de leur vivant[14]. Rava explique que le verset de Chir Hachirim (le Cantique des Cantiques) « Les plantes dégagent une odeur agréable »[15] fait allusion aux jeunes garçons qui n’ont jamais commis de faute[16].
L’Eternel couronnera chaque Tsadik qui s’est renforcé contre son mauvais penchant, ainsi que celui qui a le courage et l’héroïsme de repousser ses pulsions après avoir goûté au péché. Dieu couronnera aussi celui qui ose écraser son mauvais penchant en ne succombant pas à la faute et qui, au contraire, se lève pour accomplir une bonne action[17]. Conformément au verset : « Ce jour là, Le Dieu Tsevakot sera la couronne du héros … »[18]. Le Talmud souligne que le héros, est celui qui se renforce constamment pour lutter contre son mauvais penchant[19].

Selon le Rechit ‘Hokhma, de même qu’il y a des yeux pour le corps humain, il y a aussi des yeux pour l’âme, car les yeux ne voient que par l’intermédiaire de l’âme. Ainsi, plus une personne s’efforcera de préserver son regard, plus son âme sera dotée d’une clairvoyance qui lui permettra de voir la profondeur des évènements et de percevoir les choses cachées de la vie[20]. Par contre, si elle se laisse aller à contempler des visions prohibées, elle obscurcit son âme et aveugle ses yeux spirituels.

Le Chomer Emounim stipule que celui qui préserve son regard lorsqu’il est tenté de fauter, mérite une récompense tellement grande, qu’il pourra, à ce moment précis, demander à l’Eternel tout ce qu’il désirera, et sera assurément exaucé[21].


[1] Zohar, Parachat Lekh Lekha, page 94.
[2] Béréchit, chapitre 17.
[3] Michlei, chapitre 23, verset 26.
[4] Yalkout Chimoni, Michlei, chapitre 23, verset 26 ; Talmud Yérouchalmi, traité Berakhot, chapitre 1.
[5] Raavad dans Ba’alei Hanefech, Cha’ar Hakedoucha.
[6] Kohelet, chapitre 12, verset 13.
[7] Berakhot, 6b.
[8] Ma’alot Notrei Yessod, paragraphe 79.
[9] Jérémie, chapitre 33, verset 25.
[10] Béréchit, chapitre 42.
[11] Traité Cala, chapitre 1.
[12] Chemot, chapitre 24, verset 5.
[13] Psaumes, chapitre 144.
[14] Pessa’him, 87a.
[15] Chir Hachirim, chapitre 7.
[16]Erouvin, 21b.
[17] Sanhédrin, 111b.
[18] Isaïe, chapitre 28.
[19] Méguila, 15b.
[20] Rechit ‘Hokhma, Cha’ar Hakedoucha, chapitre 8, paragraphe 16.
[21] Chomer Emounim.

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