Peut-on balayer le Chabbat?

Rav Loria

12 juin, 2019

Chabbat

Peut-on balayer le Chabbat?

Il est interdit de balayer un sol constitué de sable ou de terre car en
déplaçant le sable on aplanit le sol ; ceci est considéré comme un acte
qui s’assimile à une construction1. (Seul un non-Juif est autorisé à
balayer un tel sol2).
Toutefois, si le sol est carrelé, cette interdiction ne s’applique pas
selon le Choul’han ‘Aroukh3 (décisionnaire des communautés
séfarades). Et bien que le Ramah (décisionnaire des communautés
achkénazes) se montre rigoureux aussi dans ces circonstances4, le
Michna Beroura le permet du fait que l’ensemble des maisons sont
carrelées à notre époque5. Cette permission s’appliquera d’autant
plus si la maison a été balayée la veille de Chabbat.On tâchera toutefois,
d’utiliser un balai constitué de poils
(synthétiques ou animal) et non de paille, de branches de bois ou de
brindilles qui sont susceptibles de se détacher ou de se casser6.

1 Choul’han ‘Aroukh, chapitre 337, paragraphe 2 ; Michna Beroura, paragraphe 6. De plus,
il est permis de retirer la poussière comme la loi le permet à propos d’un élément dont la
présence suscite un certain dégoût (Graf chel ré’ï). Aussi, le fait de le déplacer à l’aide d’un
balai est considéré comme un contact indirect que nos sages ont permis (Tiltoul min
hatsad). Cha'ar Hatsioun, paragraphe 7 ; Michna Beroura, paragraphe 12.
2 Ramah, paragraphe 2 ; Michna Beroura, paragraphe 10 ; Kaf Ha'haïm, paragraphes 14 et
15. Le ‘Aroukh Hachoul’han, paragraphe 6, témoigne que telle est la coutume.
3 Choul’han ‘Aroukh, chapitre 337, paragraphe 2 ; Kaf Ha'haïm, paragraphe 12.
4 Ramah, chapitre 317, paragraphe 2 ; Michna Beroura, paragraphe 9.
5 Biour Halakha, paragraphe 2, parole «Véyech Ma’hmirim» ; ‘Aroukh Hachoul’han,
paragraphe 5. Pour un tapis ou une moquette, certains l’interdisent en comparant cet acte à
l’interdiction de secouer un vêtement de sa poussière. Se conférer à Chemirat Chabbat
Kéhilkhata, chapitre 23, paragraphe 4 ; Min’hat Its’hak, tome 5, paragraphe 39 ; Az
Nidbérou, tome 11, chapitre 11 ; Or'hot Chabbat, page 394.

6 Le Ramah, paragraphe 2, interdit l’utilisation d’un balai dont les poils seraient
susceptibles de se casser. Mais le Biour Halakha, parole « Véyéch ma’hmirim », permet à
celui qui désire se montrer indulgent d’agir de la sorte. Et telle est l’opinion du Birkei
Yossef, du Mahari Castro, du Beit Méïr, du Maamar Mordekhaï, et du Léviat 'Hen,
paragraphe 109. Telle semble être l’opinion du Taz, paragraphe 3. Toutefois, le Biour
Halakha même dans la parole « Chélo Ichtaberou » préconise de se montrer plus rigoureux,
et tel semble être l’avis du 'Hazon Ich, chapitre 50, paragraphe 5.

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