Les oeufs de poisson sont-ils permis à la consommation?

Les oeufs de poisson d’apparence rougeâtre sont permis à la
consommation mais ceux à teinte noirâtre sont prohibés¹.
Les oeufs de mulet (utilisés notamment pour la confection de la
boutargue) et les oeufs de cabillot (couramment utilisés pour la
confection du tarama) sont tolérés si on les reconnait par leur forme
et leur apparence², mais il y a lieu de se montrer rigoureux s'ils sont
de couleur foncée³.
Les décisionnaires achkénazes se montrent rigoureux pour
l'ensemble des oeufs de poisson et déclarent nécessaire de les acheter
seulement chez un poissonnier juif empli de crainte Divine⁴.
S’il existe un doute quant à la provenance d’oeufs de poisson
d’apparence rougeâtre (par exemple, dans un cas où leur forme ou
leur apparence ne seraient pas reconnaissable), il faudra procéder à
un salage : si l’oeuf salé change de couleur et tend au noir, il provient
d’un poisson interdit⁵.
Enfin, si des oeufs de poisson permis, à tendance rougeâtre, ont été
teints en noir pour des raisons commerciales ou autres, leur
consommation est tolérée, et on ne craindra pas qu’autrui nous
soupçonne de consommer des oeufs interdits⁶.

1 Choul’han ‘Aroukh, chapitre 83, paragraphe 8. Aussi, bien que le Pri Toar et le Pri
‘Hadach repoussent cet avis, l’ensemble des décisionnaires affirment que ce signe est
indiscutable. Kaf Ha'haïm, paragraphes 61 et 62.
2 Darkei Techouva, chapitre 83, paragraphe 81.
3 Telle est l'opinion du Rav Chimon Charbit chlita. Il accepte de faire la distinction entre les
différents oeufs de poisson.
4 Basé sur le Darkei Techouva, chapitre 83, paragraphe 80.
5 Beit Yossef, chapitre 83, fin de paragraphe 8.
6 Yabi’a Omer, tome 6, Yoré Dé’ah, chapitre 6.