Les lois du vin

Rav Loria

03 juin, 2019

Sainteté

Les lois du vin

Il est écrit dans la Torah : « [Les idolâtres] qui mangent la graisse de
leurs sacrifices, qui boivent le vin de leurs libations [...] »1. La Torah a
enseigné en un même verset la loi des sacrifices idolâtres et celle du
vin consacré au sacrifice profane. Le Talmud nous apprend de cette
juxtaposition : de même que leurs sacrifices nous sont interdits sous
toutes leurs formes, ainsi nous est-il défendu de consommer et de
tirer profit de leur vin2.
     
Nature de l’interdiction

A partir de ce verset, nos sages ont étendu l'interdiction au fait de ne
pas consommer et de ne pas profiter de tout vin étant seulement
entré en contact avec un non-Juif3 bien que les sacrifices idolâtres par
le vin ne se pratiquent plus de nos jours4. En effet, la consommation
de vin est susceptible d’engendrer un mélange avec des non-Juifs, et
pourrait aboutir à des mariages mixtes.
Néanmoins, au-delà de cette explication rationnelle, il existe une
raison purement spirituelle, dont seuls les sages de la mystique
juive, connaissent la profondeur. Ainsi, si la raison première n'a pas
de sens, dans le cas où, par exemple, le non-Juif n'a pas d'enfant et
qu'il n'est donc pas à craindre que ces relations aboutissent à des
mariages mixtes, l'interdit subsiste de par sa racine spirituelle5.
Le Juif qui transgresse cette interdiction risque d'être gravement puni
car, par son acte, il déracine son âme de sa source spirituelle, et n'a
plus part au Monde Futur6. L’un des plus grands maîtres de la
morale, Rav Eliezer Papo zatsal, ajoute que cette interdiction est d’une
gravité extrême car elle comporte une racine d’idolâtrie7.
Celui qui aura enfreint cet interdit devra, s'il désire réparer sa faute,
jeûner à cinq reprises, ce qui correspond au nombre où le terme
« vin » apparaît dans la Torah8. Toutefois, certains affirment qu'à
notre époque, nos corps sont plus faibles et il sera suffisant de se
repentir en regrettant profondément sa faute et de prendre la ferme
décision de ne plus échouer dans le futur9.

1Devarim, chapitre 32, verset 38.
2‘Avoda Zara 29 b.
3Choul’han ‘Aroukh, chapitre 123, paragraphe 1.
4 Ramah, chapitre 123, paragraphe 1.

5 De plus, nos sages ont institué leurs interdits quelles que soient les circonstances et les
conditions dans lesquelles l’individu se trouve.
6 Ben Ich 'Haï, parachat Balak, chapitre 1. Le 'Hida dans Chiyourei Berakha, chapitre 123,
paragraphe 2, ajoute aux noms de certains sages de la Kabbala qu'il encourt de graves
souffrances.
7 Pélé Yoets, valeur Yaïn Nessekh : celui qui enfreint cet interdit, sera amené à se pervertir.
Ceci représente l’un des interdits les plus graves de la Torah.
8 Réponse du Roch rapportée par le Ramah, chapitre 123, paragraphe 26. Le Chiyourei
Berakha, chapitre 123, paragraphe 2, affirme néanmoins que le Ari zal, a enseigné à Rabbi
'Haïm Vital qu'il convient de jeûner à soixante treize reprises.
9 Michné Halakhot, tome 2, chapitre 37.

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