La gravité de consommer un insecte même involontairement

Rav Loria

19 avril, 2017

Cacherout


 Consommer des insectes constitue la violation d’une grave interdiction de la Torah ainsi qu’il est écrit : « Et toutes vermines qui se déplacent sur la terre vous seront défendues à la consommation, elles vous seront dégoût et répugnance. Ne souillez pas votre âme par toute vermine et ne vous rendez pas impurs de crainte de vous obstruer. Je suis l’Eternel votre D-ieu, il vous incombe donc de vous sanctifier afin de devenir saints car Je suis moi-même Saint, et vous ne rendrez pas votre âme impure par tout insecte qui se déplace sur la terre »[1].
Le Talmud apprend de ce verset que la faute est capable d’obstruer et d’obturer le coeur du pécheur.

Nos sages nous enseignent que la gravité de cette interdiction est telle que celui qui consommerait un insecte marin serait passible de la peine de flagellation à quatre reprises, un insecte de la terre à cinq reprises, et un insecte volant à six reprises[2].  

De plus l’interdiction est telle que même si un Juif consomme des insectes par inadvertance son âme en serait souillée. En effet, après avoir été consommés et digérés, les aliments font partie intégrante du corps de l’homme, il convient donc de faire preuve d’une vigilance particulière afin de ne pas rendre son propre corps impur[3].

Enfin, cet interdit se caractérise par le fait que la nature humaine n’étant pas attirée par une telle tentation, sa transgression serait causée uniquement par un manque de vigilance. Il suffit donc de vérifier l’aliment avec minutie et précaution  avant de le consommer pour éviter de commettre cette faute.

Il est enseigné par l’un des plus illustres maîtres de morale, Rabbi Eliezer Papo, de mémoire bénie, dans son œuvre Pélé Yoéts : il incombe à tout un chacun de procéder à la vérification de chaque aliment susceptible de contenir des insectes. En effet, les œuvres de nos sages sont emplies d‘avertissements impérieux à ce propos. De plus, toute personne qui porte le noble qualificatif d’enfant d’Israël ne pourrait jamais consommer de viande impure même sous la contrainte et ne serait pas prête à transgresser une telle interdiction pour tout l’or du monde. Elle consentirait même à sacrifier sa vie pour ne pas enfreindre cet interdit. Toutefois après réflexion, on constate que l’interdiction de consommer la viande d’animaux impurs ne relève que d’une interdiction unique de la Torah. Cependant, la consommation d’insectes est susceptible de comporter jusqu’à six interdits de la Torah. Ainsi, quiconque se nourrit sans une minutieuse vérification des aliments peut consommer des centaines d’insectes et transgresser d’innombrables interdictions de la Torah par simple manque de vigilance.
On se fera un devoir sacré d’en informer le peuple, car le peuple juif désire se préserver de la faute et se sanctifier, mais c’est par simple mégarde qu’il commet des fautes, que l’Eternel veuille bien leur pardonner[4].
Le Pélé Yoets ajoute : tout individu doit avertir les membres de sa famille sur l’importance d’une minutieuse vérification de tout aliment susceptible de comporter des insectes. Aussi, on fera preuve d’une vigilance accrue en été du fait que des moucherons sont susceptibles de tomber dans les aliments sans qu’on y prenne garde[5].

Le Talmud enseigne à ce propos que le corps des non-Juifs est impur parce qu’ils consomment de la vermine et des insectes[6].

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