Valeur de l’étude de la Torah

Rav Loria

11 septembre, 2018

Education


Valeur de l’étude de la Torah


Il est relativement simple d’accomplir le commandement d’étudier la Torah : une simple parole ou une pensée suffisent. Le Gaon de Vilna enseigne qu’en prononçant chaque mot de Torah, on accomplit un commandement positif[1].

Or l’étude de la Torah dépasse l’ensemble des commandements de la Torah, c’est-à-dire que chaque lettre d’étude équivaut aux six cent treize injonctions de la Torah.

Ainsi, le ‘Hafets ‘Haim dans son œuvre Torat Habaït remarque par un simple calcul, qu’un homme peut prononcer en moyenne deux cents mots par minute[2]. Par conséquent, après une heure d’étude seulement, il est possible d’accumuler un capital supérieur à soixante mille injonctions Divines dont chacune équivaut aux six cent treize commandements de la Torah !

De plus, ce capital se verra décuplé si l’étude est accomplie dans la difficulté et nécessite plus d’efforts. Aussi, l’étude le jour du Chabbat multiplie le salaire total par mille[3].

Selon la mystique, chacune de nos bonnes actions donne naissance à un ange céleste qui plaidera en notre faveur au jour du jugement, tandis qu’une mauvaise action engendre la création d’un ange mauvais qui s’ajoutera aux accusateurs lors du jugement final. Tel qu’enseigné dans les Maximes des Pères : Celui qui accomplit une bonne action, acquiert un défenseur[4].

De plus, chaque mot de la Torah prend sa source du monde de la sublimité (la Atsilout), qui représente le monde le plus saint, et provient de la sphère la plus élevée dans l’échelle des dix sphères célestes. C’est la raison pour laquelle l’étude de la Torah dépasse et prévaut sur tous les autres commandements. Le mauvais penchant (étant lui-même un ange), est parfaitement conscient d’une telle puissance, et recourt à toutes les ruses pour en éloigner l’être humain.
Le Pélé Yoets enseigne à ce propos qu’il existe certains commandements qui ont « beaucoup de chance » pour lesquels, il est coutume de s’investir sans commune mesure : le ménage qui précède la fête de Pessa’h, l’achat d’un Séfer Torah par plusieurs associés, l’ouverture du Heikhal (ouverture de l’armoire pour en sortir le Séfer Torah) pour lesquels on est prêt à offrir des sommes importantes. Ces actes ne représentent que des coutumes louables et non des lois impératives[5]. En revanche, certaines injonctions d’importance inégalée, telles que le respect des parents ou l’étude de la Torah, sont accomplies avec moins d’entrain et de volonté. Ceci, n’est autre que l’œuvre du mauvais penchant, qui, conscient de l’ampleur de la Torah, s’affaire à refroidir l’être humain dans son élan vers l’étude.
Le Chout Min Hachamaïm est une œuvre basée sur des questions-réponses transmises par l’intermédiaire de rêves dans lesquels les cieux répondaient aux questions de l’auteur, l’un des Ba’alei Tossefot. Il stipule que l’Eternel chérit particulièrement tous ceux qui s’investissent totalement à l’étude de la Torah et élaborent des commentaires inédits au cours de leur étude, plus que ceux qui se consacrent à l’accomplissement des autres injonctions de la Torah. Ceux dont la pensée est totalement investie dans l’étude de la Torah sont chéris plus que tous. De telles pensées sont de véritables joyaux aux yeux du Seigneur[6].

[1] Chnot Eliahou sur le Yéroushalmi, traité Péa, chapitre 1, rapporté dans l’introduction du Michna Beroura ; Torat Habaït, fin de chapitre 1 ; Binyan ‘Olam, chapitre 1, paragraphe 1.
[2] Torat Habaït, chapitre 2. (Ce calcul s’explique si l’on considère que chaque mot est composé en moyenne de cinq lettres).
[3] Ben Ich ‘Haï, seconde année, introduction de la parachat Chemot.
[4] Maximes des Pères, chapitre 4, paragraphe 11.
[5] Pélé Yoets, « Respect des parents » et « Sefer Torah ».
[6]Chout Min Hachamaïm, chapitre 32.





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